Seconde main pourquoi paie-t-on encore de la TVA… et pourquoi ça doit changer

18 Sept 2025
Un objet d’occasion a déjà payé la TVA à l’état neuf. Pourquoi est-il encore taxé ? Explications simples, exemples et pistes pour une fiscalité plus juste.
Seconde main : stop à la double TVA
Acheter d’occasion, c’est bon pour le pouvoir d’achat et pour la planète. Pourtant, la seconde main supporte encore de la TVA (sur la marge des pros et/ou les commissions des plateformes). Pour le consommateur, cela ressemble à une double taxation. Nous plaidons pour un taux réduit et des règles simplifiées afin de récompenser la réutilisation.
Pourquoi la seconde main devrait être favorisée (et non pénalisée)
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Climat & ressources : réutiliser prolonge la vie des objets, évite de fabriquer du neuf et réduit les déchets.
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Pouvoir d’achat : l’occasion permet d’équiper une famille à coût maîtrisé (poussette, vélo, informatique reconditionnée…).
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Emplois locaux : collecte, tri, réparation, remise en vente — des métiers non délocalisables.
Malgré ces bénéfices, la filière reste freinée par une incompréhension fiscale : pour beaucoup d’acheteurs, « on repaie de la TVA » alors que l’objet a déjà été taxé lorsqu’il était neuf.
Ce qui se passe aujourd’hui, concrètement
Quand vous achetez d’occasion auprès d’un professionnel (magasin, atelier de reconditionnement, plateforme qui facture une commission) :
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Le revendeur professionnel facture la TVA sur sa marge (pas sur la totalité du prix),
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La plateforme (si elle intervient) peut facturer de la TVA sur sa commission.
???? Résultat : même si l’objet a déjà été mis sur le marché avec TVA à l’état neuf, la chaîne de revente supporte encore de la TVA (sur la valeur ajoutée de la seconde vente). Pour le client final, c’est perçu comme une double peine.
Notre position : il faut récompenser la réutilisation par un taux réduit et une simplification. Sinon, on envoie le mauvais signal au moment où chacun cherche à consommer mieux.
Exemple simple (poussette d’occasion)
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Prix neuf (TVA déjà payée à l’époque) : 500 €
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Revente pro en magasin d’occasion : 180 €
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Marge pro (après achat/reconditionnement/garantie) : 40 €
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TVA appliquée sur la marge (ex. 20 % de 40 € = 8 €) → incluse dans le prix final
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Si plateforme : commission (ex. 10 €) avec TVA sur la commission
Le client paie donc un prix final qui intègre de la TVA à nouveau (sur la marge et/ou la commission), alors que l’objet a déjà « vécu » une TVA en sortant neuf du magasin. C’est légal aujourd’hui, mais incohérent d’un point de vue écologique et pouvoir d’achat.
Encadré pédagogique — « TVA sur la marge », c’est quoi ?
La TVA sur la marge signifie que le professionnel d’occasion ne collecte pas la TVA sur tout le prix de vente, mais seulement sur la différence entre son prix d’achat et son prix de revente (sa marge).
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Avantage : on évite une vraie « double imposition » intégrale.
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Limite : pour le client, la TVA réapparaît tout de même dans le prix payé, ce qui décourage la seconde main.
Notre proposition : un taux réduit (ou super-réduit) sur la seconde main/reconditionné, et une simplification lisible pour tous.
Ce que nous demandons (et pourquoi ça profite à tout le monde)
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TVA réduite sur la revente pro d’occasion et le reconditionné
→ Baisse immédiate des prix finaux, coup de pouce au pouvoir d’achat, accélération du réemploi. -
Règles simplifiées pour les commerces circulaires
→ Moins d’administratif, plus de temps pour réparer, tester, garantir. -
Signal clair aux consommateurs
→ Réutiliser ne doit pas coûter plus cher que jeter et racheter.
Objection fréquente : « mais la TVA sur la marge, ce n’est pas une double taxation »
C’est vrai juridiquement : on ne retaxe pas l’intégralité du produit, seulement la valeur ajoutée de la seconde vente.
Mais côté acheteur, l’effet perçu reste : on paie « encore » de la TVA pour un objet déjà taxé neuf. C’est cette incohérence ressentie — au regard des objectifs climat/pouvoir d’achat — que nous voulons corriger par un taux réduit et une réglementation plus simple.
L’impact attendu d’un taux réduit
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+ d’articles sauvés de la benne, – d’achats neufs superflus
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Prix plus justes pour les familles, les étudiants, les foyers modestes
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Développement des ateliers de réparation et du reconditionnement
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Transparence : un message clair et lisible pour le grand public
Ce que vous pouvez faire, vous, lecteurs et lectrices
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Privilégier l’occasion quand c’est possible (et faire durer vos objets).
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Partager cet article pour faire connaître l’enjeu.
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Donner votre avis en commentaire : pour ou contre un taux réduit sur la seconde main ? Pourquoi ?
Notre engagement (Au Vide Grenier)
Au quotidien, nos équipes trient, évaluent, remettent en état, garantissent et rendent la seconde main simple et sûre. Nous continuerons de défendre une fiscalité alignée avec la transition écologique et le pouvoir d’achat des ménages.
Action en cours – 18 septembre 2025
Nous avons saisi officiellement le Président de la République et le député Jean-Claude Raux par courrier ce jour afin de faire évoluer la TVA sur la seconde main et simplifier la réglementation. Nous partagerons les suites avec notre communauté.
???? Besoin d’équiper la maison sans vous ruiner ?
Passez nous voir en magasin ou sur notre appli : réutiliser, c’est gagner.
FAQ rapide
La seconde main va-t-elle devenir moins chère avec un taux réduit ?
Oui, c’est l’objectif : baisser le prix final et encourager la réutilisation.
Qui y gagne ?
Les familles, les étudiants, les ateliers de réparation, l’emploi local… et la planète.
Et la qualité ?
La revente professionnelle intègre tests, garanties et traçabilité — c’est aussi ça, la valeur ajoutée.
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